Le livre
Atelier 62
Renault-Billancourt ! Symbole de la classe ouvrière à l’époque des grandes luttes sociales. Que savent les jeunes générations d’aujourd’hui des milliers d’ouvriers pour lesquels la vie s’est forgée autour cette énorme machinerie ? Que gardons-nous en mémoire de ce que nos pères, nos grands-pères ont enduré dans cet enfer de bruit et de ferraille, bijou de l’industrie française ? Leur histoire est la nôtre, leurs conquêtes, durement négociées, chèrement acquises, nous fondent aujourd’hui. Nous sommes le fruit de leurs victoires et de leurs défaites. Héros humble et fier, le forgeron Armand Sonnet les incarne et les encaisse. Une vie de labeur, clope au bec, droit dans ses brodequins !
Avec une infinie tendresse, Atelier 62 ravive le souvenir d’une réalité disparue et raconte une vie d’homme, pièce maîtresse des temps modernes.
L'extrait
À les entendre, le progrès ne diminuait pas la peine des forgerons, bien au contraire, il les usait encore plus vite. Et les gars dénonçaient la façon dont elles étaient fixées les nouvelles cadences : le nombre de pièces à produire qui doublait sans chronométreur, juste le chef d’atelier qui usait et abusait de sa montre pour parvenir aux fins de la direction : supprimer un travailleur, n’en laisser qu’un quand il en fallait deux.
L’auteure
Martine Sonnet
Martine Sonnet a tout juste 6 mois quand, en 1956, sa famille quitte la campagne normande pour la région parisienne afin d’y trouver du travail. Une fois son bac obtenu, elle s’inscrit en fac d’histoire - pour de se frotter à l’écriture sans en avoir l’air, réalise-t-elle après coup - et publie son premier essai en 1987. Elle se spécialise en histoire des femmes et après une longue attente, rejoint enfin le CNRS en 1995. Ingénieure de recherche à l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine, elle publie de nombreux articles, collabore à de nombreux travaux collectifs et en coordonne de nombreux autres.