Le livre
Jésus et Tito
1970. Le jeune Velibor grandit dans la Yougoslavie du maréchal Tito que son père vénère plus que tout. De son côté, la mère voue une adoration au Christ. Chacun son dieu. Entre communisme et religion, une bataille quotidienne se joue à la maison ! La proximité fait bien souvent des étincelles, mais Velibor s’arrange de tout ça. Lui n’a qu’une ambition, chevillée au corps : devenir footballeur, noir et brésilien. D’anecdotes familiales en épisodes patriotiques, il raconte la maison, l’école et la rue, les jeux où il ne fait pas bon être une mauviette, la découverte du Rock’n Roll, des blue jeans et des filles… Petit à petit Velibor quitte l’enfance, puis l’adolescence, et l’on sent poindre autour de lui les vacillements d’une Europe de l’Est à la veille de s’entre déchirer.
L'extrait
J’ai un jean fabriqué en Allemagne de l’Ouest, ce qui fait de moi l’apôtre du capitalisme. D’accord, ce n’est pas les USA, mais ça s’en rapproche dangereusement. Mon Père répète depuis toujours : “Je préfère la merde communiste au gâteau américain.” Mais avec le temps, et surtout depuis qu’il s’est acheté une Opel, il s’est un peu calmé.
L’auteur
Velibor Čolić
Velibor Čolić est né “vaguement Croate de Bosnie” dans un pays qui aujourd’hui n’existe plus, l’ex Yougoslavie de 1964. Enrôlé de force dans l’armée bosniaque pendant la guerre des Balkans, il déserte en 1992 et s’exile en France, où il est resté vivre. Après plusieurs ouvrages en serbo-croate, il écrit depuis 2008 dans la langue dont il se dit locataire, le français.
Bibliographie (à la date de la sélection du titre)
- Archanges (roman a capella), Gaïa, 2008
- Perdido, Serpent à Plumes, 2005
- La vie fantasmagoriquement brève et étrange d'Amadeo Modigliani, Serpent à Plumes, 2005
- Mother funker, Serpent à Plumes, 2005
- Chronique des oubliés : Bosnie 1992-1993 , éd. de la Digitale, 1994