Le livre

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

J’avais plus de six semaines mais moins de six mois quand on est venu me chercher à Manchester pour m’emmener à Accrington. Tout était terminé entre la femme dont j’étais le bébé et moi.” Vingt cinq ans après avoir écrit son premier roman autobiographique, Jeanette Winterson revient sur son enfance. Elle a mené des recherches pour retrouver sa mère biologique, sa mère adoptive n’est plus. Et quelle mère ! Tyrannique et morbide, bigote fanatique, Mme Winterson mène à sa fille une vie de privation extrême, lui interdisant par-dessus tout ces objets sataniques que sont les livres. Une folie contre laquelle Jeanette entre en résistance. Elle lira en cachette, à la bibliothèque qu’elle entreprend d’explorer de A à Z et avec les livres, découvre la beauté.

Traduit de l’anglais Céline Leroy

L'extrait

Si on m'enfermait dehors ou dans la réserve à charbon, la seconde punition préférée de ma mère, je m'inventais des histoires et j'oubliais le froid et le noir. Je sais que ce sont des moyens de survivre, mais peut-être que le refus, sous n'importe quelle forme, de se laisser briser fait entrer assez d'air et de lumière pour sauvegarder notre foi dans le monde.

L’éditeur

L'Olivier

96 bd du Montparnasse - 75014 Paris www.editionsdelolivier.fr

L'auteure

Jeanette Winterson

Jeanette Winterson est née à Manchester en 1959. Adoptée par une famille ouvrière pentecôtiste, elle luttera pour affirmer ses choix. Ses parents adoptifs la rejettent lorsqu'elle révèle son homosexualité. Déterminée, elle mène des études à Oxford et se consacre à l'écriture. Publié en 1985, son premier roman Les oranges ne sont pas les seuls fruits, la place aussitôt sur le devant de la scène littéraire britannique, puis internationale.