Le livre
Les Tambours de pierre
Un spécialiste de la maladie d’Alzheimer est appelé dans le Sud de la France pour tenter de “restaurer la mémoire” de Robert Zerlini, dit Bob, 82 ans, atteint d’une amnésie sévère. Il revient ainsi après 20 années d’éloignement dans la ville portuaire de son enfance.
A chercher au plus enfoui pour raviver la mémoire de Bob, à parcourir les lieux qu’il connaît si bien, le narrateur ouvre “la poche à souvenirs”. Sous forme d’enquête, il tisse les liens entre Bob, autrefois boxeur, Paul Lupetti, ancien photographe des chantiers navals atteint de la maladie de l’amiante, et lui-même, héritier de cette histoire, fils d’ouvrier en quête de sa propre mémoire. Dans l’ombre des “Titans”, ces gigantesques grues du chantier naval abandonné, s’éveille un passé de joies et de peines, la grandeur ordinaire de trois vies d’homme.
L'extrait
Mimi m’avait confié qu’un liquidateur avait été nommé pour vendre les structures et les pièces une à une, afin de payer les rentes des cancéreux dont le nombre croissait de jour en jour. Une société coréenne s’était déjà portée acquéreur des deux immenses presses Colossus qui avaient façonné tant de coques sous leurs pilons d’acier. Une autre, installée près de Cracovie, était paraît-il en train de négocier le rachat des Titans à un prix de misère. “Après avoir jeté les hommes au trou, on enterre leurs outils de travail, avait dit Mimi. Demain, quand tout aura disparu, plus personne ne se rappellera seulement notre existence.”
L’auteur
Christian Astolfi
Christian Astolfi est né en 1958 à Toulon, où il vit. Après avoir travaillé de nombreuses années à l’Arsenal maritime, il est aujourd’hui conseiller d’éducation dans un lycée des quartiers nord de Marseille.
Les Tambours de pierre est son premier roman.
