Le livre
Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio
Rome, Piazza Vittorio où cohabitent cultures, confessions, origines. Lorenzo Mandredini dit “Le Gladiateur”, est retrouvé assassiné dans un ascenseur. Ce ne sera pas une grande perte ; bien peu le portaient dans leur cœur.
La disparition conjointe d’Amedeo en revanche, outre le fait qu’elle éveille les soupçons de la police, inquiète tout le monde. Tous le connaissent, louent sa grande culture, son intelligence, sa bonté… Amedeo coupable ? Impensable ! Tels les protagonistes d’une comédie à l’italienne, les habitants du quartier parlent d’Amedeo, racontent leur microcosme, se dévoilent eux-mêmes. À leur insu, Parviz l’Iranien, Iqbal le Bengladeshi, Benedetta la concierge napolitaine… tous posent à leur tour la question de l’autre, de “l’étranger” face à soi.
L'extrait
J’ai pensé toute la journée au raciste qui refuse de sourire et je me suis rendu compte qu’Iqbal a fait là une importante découverte. Le problème du raciste ce ne sont pas les autres, mais c’est lui-même. Je dirais même : il ne peut sourire à son prochain parce qu’il ne sait pas se sourire à lui-même. Il est très juste, le proverbe arabe qui dit : “Celui qui n’a pas ne peut pas donner.”
L’auteur
Amara Lakhous
Amara Lakhous est né en 1970 en Algérie. Licencié en philosophie à l’Université d’Alger, il fait ses débuts comme journaliste à la radio nationale algérienne en 1994. Il obtient une seconde licence, cette fois en anthropologie culturelle, à Rome où il vit depuis 1995. Il travaille pour la presse écrite et collabore actuellement à des revues et des quotidiens italiens comme Internazionale et La Repubblica. Son premier roman paraît en arabe en 2003 sous un titre assez mystérieux dont la traduction littérale donne ceci : Comment téter une louve sans se faire mordre. Amara Lakhous le réécrit lui-même en italien et le publie sous la forme qui nous parvient aujourd’hui.