Le livre
On s’habitue aux fins du monde
Elias a tout pour être heureux. Producteur de cinéma en vogue, il est reconnu parmi les siens, on aime sa désinvolture apparente, son flegme et sa constante bienveillance. Sa vie bien remplie fourmille de ces riens qui la font palpitante et savoureuse. Une vie dont la vacuité pourtant lui saute à la gorge alors qu’il reçoit un prestigieux prix, un soir de cérémonie. Dégringolade, effondrement de l’anti-héros. Personnage lunaire, sorte de Candide des temps modernes, Elias traverse la tourmente comme en apesanteur. S’accordera-t-il le courage d’une mise au point, et l’intelligence d’accepter lui-même la fin du monde qu’il avait laissé se construire autour de lui ?
L'extrait
Chaque jour Élias avait quatorze heures à réduire en cendres. Il ne manquait pas d’occupations. Tout le monde veut un rendez-vous avec un producteur. Élias vaporisait son temps de déjeuners en rencontres. Il écoutait ses interlocuteurs et hochait la tête. Leurs histoires et leurs idées le remplissaient. Bien utilisés, les êtres humains deviennent une drogue. On peut se saouler de conversations banales.
L’auteur
Martin Page
Martin Page est né en 1975. Il prend précocement la décision d’écrire et laisse se dérouler le temps de l’école, puis de l’université où il s’essaie à l’anthropologie, la psychologie, l’histoire de l’art… tant par curiosité que par nécessité de rassurer son monde. Le premier roman qu’il publie, Comment je suis devenu stupide, est en réalité son huitième. Il a 25 ans et la critique littéraire lui rend aussitôt hommage.
Martin Page aime arpenter les rues de Paris et de ses alentours, cultiver la dérision et écrire des romans aux titres un peu bizarres.