Le livre
Kinderzimmer
Printemps 44. Jeune résistante, Mila est déportée dans le camp pour femmes de Ravensbrück où elle restera jusqu’à la fin de la guerre. Mila est enceinte. Sur les conseils des femmes de son baraquement, dans la crainte de ce qu’il pourrait advenir d’elle autant que du foetus qu’elle porte, elle choisit de taire sa grossesse. Elle est tellement menue, tellement amaigrie dans cette robe informe, que son ventre s’arrondit à peine et qu’il ne se voit pas. Dans l’univers concentrationnaire du camp où tout contribue à l’avilissement des corps et à la déshumanisation, survivre est une épreuve. Mila prend le parti de résister à la mort omniprésente et de donner, en secret, une chance à la vie. Partagée entre la terreur, l’incrédulité et le bonheur malgré tout d’y être parvenue, elle fera naître un enfant. Contre toute attente, à l’écart du mouroir qui tient lieu d’infirmerie, il est ici un endroit dévolu aux bébés nés derrière les barbelés. Quel sort leur réserve-t-on ?
L'extrait
– Comment ça la Kinderzimmer ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
– Ben alors, on meurt comme des mouches mais les bébés vivent ?
Ces Boches, aucune logique !
(c) Fanny Dion
L’auteure
Valentine Goby
Valentine Goby est née à Grasse en 1974. Après Hypokhâgne, elle enchaîne sur Siences-Po Paris et débute un cursus professionnel, mais l’écriture prendra rapidement le dessus. Avec la publication de son premier livre en 2002 (La note sensible, Gallimard), elle entame une oeuvre foisonnante. Infatigable travailleuse, Valentine Goby contribue à des revues, mène des ateliers d’écriture, contribue largement à “Français d’ailleurs”, une collection des éditions Autrement qui s’attache à l’intégration des grandes communautés immigrées en France au XXe siècle, publie pour la jeunesse et pour un public adulte. Engagée dans la défense du statut des auteurs, elle vient d’être élue présidente du Conseil Permanent des Écrivains.
