Le livre
Dans la montagne d’argent
À plus de 4 000 mètres d’altitude dans les veines de la Cordillère des Andes, le minerai d’argent coule d’un sang meurtrier. Depuis bientôt cinq siècles il a englouti pas moins de huit millions d’Indiens. Une malédiction mêlée de fatalisme qui, malgré la terreur que la mine inspire, pousse les hommes à descendre, sacrifiés d’avance, génération après génération. Agustin Osorio est descendu lui aussi. Coincé à son tour dans les entrailles de la montagne, il apostrophe le Diable qui, dit-on depuis longtemps, y est enfermé et commande aux éléments. Et Agustin a des comptes à régler. Lorsqu’il raconte l’histoire de sa famille, l’histoire des villages et de la ville de Potosí, défilent en arrière-plan tous les Indiens d’Amérique du Sud, la puissance de leurs traditions et leur intelligence de la nature. Des civilisations soumises et exterminées, car c’est d’une autre richesse dont le vieux continent avait soif.
L'extrait
Au début c’était presque facile, il n’y avait qu’à se baisser. On grattait un peu la terre, l’argent sortait tout seul. Puis, les filons se tarirent. Car le minerai s’était mis à fuir devant la voracité des hommes. Chaque jour, il se cachait plus profond dans le ventre de la Montagne. Mais ramasser l’argent sous la terre était bien différent.
L’auteure
Anne Sibran
Anne Sibran est née à Paris en 1963. Elle suit des études de philosophie et d’ethnologie, se voue un temps au théâtre et nourrit l’envie d’écrire et de raconter des histoires. Elle écrit donc, pour les enfants tout d’abord puis pour les adultes, romans et pièces radiophoniques. Elle signe en 1994 son premier scénario de bande dessinée (Le Quartier évanoui, chez Glénat) en collaboration avec Didier Tronchet, avec lequel elle adaptera plusieurs de ses livres. Après avoir appris le Quechua, Anne Sibran a vécu plusieurs années en Équateur ; elle y retourne régulièrement et en ramène une atmosphère romanesque teintée d’onirisme et de poésie.