Le livre
Tenir sa langue
Rebaptisée Pauline par négligence, facilité, souci d’intégration… l’auteure raconte son arrivée en France à l’âge de quatre ans. À hauteur d’enfant, elle dit l’exil de sa famille qui a quitté la Russie après la chute de l’URSS, le manque de ses grands-parents restés là-bas, la découverte d’un nouveau pays, de nouveaux codes, et décortique les sons d’une langue étrangère qui parfois résonne étrangement dans sa langue maternelle. À chaque idiome son territoire, celui du dedans ou celui du dehors, mais entre le français et le russe, elle a parfois du mal à “tenir” la langue. Écartelée entre deux cultures, d’anecdotes en découvertes surprenantes, la petite Pauline devra revendiquer sa place. Devenue adulte, c’est pourtant bien Polina qui parle et se bat pour récupérer son prénom d’origine.
L'extrait
“On arrive devant des tourniquets verts. Mon père sort des tickets, nous fait passer de l’autre côté de la frontière. Je me dis : Ça y est, c’est la France. Devant moi apparaît le plus beau bâtiment que j’aie jamais vu. Un château rose élevé au sommet d’une colline. Le sommet de la tour du château pointe telle l’étoile de l’Université. En cet instant, je me dis que la France est vraiment sublime. Je n’en reviens pas. Je vais vivre ici. Disneyland, hurle ma soeur.” © éditions de l’Olivier, 2022